Artistes et athlètes : même combat vers la victoire
Il y a des moments dans la vie où il est possible de savourer et de ressentir le plaisir du travail accompli. C’est un sentiment unique que l’on ressent après d’intenses efforts et des années de travail. Certes, la victoire en art et en sport ont des dimensions différentes, mais les chemins parcourus se ressemblent : des chemins où perspicacité, volonté, doutes, échecs, petites victoires et efforts se côtoient pour obtenir la reconnaissance de son art ou ces quelques centimètres qui nous séparent d’un record, ou plus modestement, d’une victoire. Si parfois cela semble facile, il est important de regarder dans le rétroviseur avec humilité et de prendre conscience du chemin parcouru pour en arriver là. Ces réussites, qu’elles soient régionales, nationales ou internationales, sont le fruit d’un travail acharné. Et pour ma part, être invitée d’honneur de la 48ème édition des Picturales m’a inspiré cet article. C’est pour moi la reconnaissance de mon travail artistique, comme l’a été la couverture du magazine spécialisé « Sport et Vie » ou l’article dans le magazine » Artistes Mag ». Comme les sportifs, ces victoires permettent de voir encore plus loin, d’entrevoir de nouveaux challenges, de nouveaux objectifs avec l’enthousiasme d’un débutant, l’expérience en plus. Le lendemain de cette célébration, il faut retourner au travail, continuer à dessiner, peindre, à explorer de nouvelles techniques, sujets, de nouveaux sports, ou pousser de la fonte, courir encore et encore, répéter des gestes, travailler les automatismes pour devenir meilleurs et atteindre de nouveaux objectifs.
Il y a du stress, des doutes à chaque exposition, à chaque prise de parole, comme avant chaque compétition, chaque match. C’est aussi pour cette adrénaline, cette confrontation à un adversaire ou un public que nous continuons. Et parfois, quand le doute s’installe, le stress prend le dessus et cela est totalement humain. Il faut se rappeler des choses simples, des efforts fournis pour en arriver là et se rassurer. Je retiendrai à ce sujet une phrase de Denis Auguin, l’entraîneur d’Alain Bernard lors d’une compétition importante : « Plonge, nage et gagne ». Quoi de plus naturel après des années d’entraînement intensif et de sacrifices que de faire ce que nous savons faire et le faire bien. Le nageur a d’ailleurs raconté cette anecdote dans un podcast, avec en prime un titre mondial au bout de cette course. Une belle leçon de vie.
Le sport et l’art sont des activités qui se ressemblent. Elles peuvent être pratiquées pour le plaisir dans un cadre associatif ou en solo, ou dans un cadre professionnel. Ce sont des métiers comme les autres, avec des codes et des fonctionnements différents. Pour ma part, je suis fière d’être une artiste. Si beaucoup caricaturent les artistes avec leurs pinceaux dans un monde parallèle et déconnecté des réalités, la réalité est bien différente et proche de l’entrepreneuriat traditionnel. L’art m’apporte une liberté intellectuelle et créative unique, comme peu d’autres métiers peuvent le faire. Toutes les rencontres avec des sportifs de tous niveaux, des amateurs d’art, des artistes confirmés ou débutants, des anonymes de tout horizon ont contribué à affirmer mon style, ma patte artistique et ma créativité. Car la finalité de tout cela est bien celle de vivre ses rêves, comme un sportif pourrait le faire.
Comme les athlètes, les artistes sont souvent jugés, décriés, aimés, détestés, et pour certains, adulés parfois au-delà du raisonnable. Pas grave, il faut apprendre à passer outre et se dire que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, mais n’est-ce pas le prix à payer?