Cette année 2023 marque les 20 ans de ma 1ère œuvre sur le rugby, 20 ans déjà. Je me souviens très bien de ce jour de juin 2003 où j’ai embarqué pour Sydney et ce plongeon dans l’inconnu. Nouveau pays, nouvelle langue, nouveaux amis, nouvelle culture et nouvelle vie à l’autre côté du monde, le programme était passionnant. Au cours de cette aventure, j’ai grandi, j’ai appris et j’ai décidé de vivre mon rêve et de devenir artiste peintre. La coupe du monde de rugby y est sûrement pour quelque chose. Au cœur de la fan Zone de Darling Harbour, j’ai profité en live de cet évènement planétaire immergée dans l’énergie de ce sport et de sa convivialité. Canadiens, argentins, australiens, néo-zélandais, irlandais, Français, anglais se réunissaient pour communier autour du rugby avec bienveillance toujours, un soupçon de mauvaise foi souvent mais sans jamais se manquer de respect . Pour célébrer cet anniversaire si important pour moi, quelle occasion plus belle que la Coupe du Monde de Rugby organisée en France cette année !
Depuis, les choses ont changé et d’une observatrice passionnée, j’ai le plaisir de participer à FRANCE 2023 d’une toute autre manière dans les stades mais aussi par la reconnaissance de mon travail sur le rugby autour d’expositions à découvrir. 20 ans de passion, 20 ans d’exploration, 20 ans de détermination m’ont amené à ce moment, un moment où je vais parcourir la FRANCE pour célébrer le rugby et ses valeurs.
Ces mois intenses seront l’occasion de grandes retrouvailles avec certains acteurs du rugby croisés ici ou là et de nouvelles rencontres assurément passionnantes. Allez fini les blabla et en route …..
Étape 1 : La ligue AURA lance la coupe du monde avec Florian Grill
La Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Rugby a brillamment lancé la Coupe du Monde 2023 lors d’une soirée mémorable à Chaponay le mercredi 30 Août. Cet événement a été l’occasion de dresser le bilan des actions menées ces derniers mois pour promouvoir le rugby sur le territoire.
La Ligue a pour objectif de renforcer les valeurs d’inclusion, d’insertion et de cohésion sociale portées par le rugby. Ses actions s’organisent autour de projets innovants associant pratique sportive, des job dating en short et crampons ou la découverte du terroir et culture locale. Le point d’orgue de ces efforts aura été l’AURA Rugby Tour, rassemblant les acteurs de l’Ovalie autour d’une grande fête itinérante et à laquelle j’ai eu le plaisir de participer.
Pour ce lancement de Coupe du Monde, une soirée conviviale a été organisée en présence de nombreuses personnalités. Florian Grill, président de la FFR, a fait le déplacement et pu échanger avec les invités. On notait aussi la participation de figures emblématiques comme Jessy Trémoulière, Jonathan Wisniewski ou Jean Abeilhou. Tous les artisans de cet effort collectif étaient réunis, des sportifs aux bénévoles en passant par les partenaires et acteurs culturels. Le président Florian Grill a présenté sa vision d’un rugby tourné vers les Bleus mais replaçant aussi les clubs amateurs au cœur du projet, autour des missions d’éducation, de citoyenneté et de lien social.
Pour moi, c’est une grande fierté d’avoir contribué à ma façon à la promotion du rugby au côté de l’équipe de Thierry Tonnelier, le président de Ligue AuRA. La Ligue peut être fière du travail accompli autour de la promotion du rugby, de ses valeurs et de sa convivialité à l’approche de cette Coupe du Monde en France. Une dynamique collective dont chacun est sorti galvanisé et qui je l’espère profitera à notre équipe de France !
La région accueillera 9 matchs à Saint Etienne et Lyon et les camps de base de 4 sélections dont les All Blacks de Nouvelle Zélande, les Wallabies australiens, nos cousins italiens et la Namibie. Une très belle réussite pour la promotion du rugby sur le territoire
La BD de l'AURA Rugby Tour
Le rugby est un lien universel entre les hommes où tous peuvent trouver leur place indépendamment de leur personnalité et morphologie. Mogore, Michel Rodrigue, l’auteur des nouvelles aventures de Cubitus et Brazao ont transposé cette formidable aventure humaine en BD et j’en fait partie…..
Étape 2 : L'hôtel Renaissance ***** d'Aix en Provence
Situé en plein cœur de l’effervescence de la Coupe du Monde de Rugby 2023, l’Hôtel Renaissance d’Aix-en-Provence est l’un des sites étapes incontournables de cette compétition mondiale. À cette occasion, l’hôtel accueille une exposition unique qui célèbre le monde du rugby sous un angle artistique dont j’ai le plaisir d’être l’actrice principale.
Cette exposition propose une expérience artistique et immersive à travers une collection de 25 toiles où le XV de France tient une place d’honneur face à d’autres nations en lice pour le titre mondial. Vous pourrez aussi découvrir des œuvres à l’accent plus provençal et aux couleurs des clubs locaux profondément enracinés dans le tissu culturel et sportif de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un grand merci à toute l’équipe de l’hôtel pour son superbe accueil et la confiance que vous m’avez accordé.
Hôtel Renaissance *****
320 avenue Mozart
Aix-en-Provence (13)
L'hôtel des Bleus lors de leur séjour à Aix en Provence
Après avoir accueilli le XV d’Ecosse lors de la 1ère journée de la coupe du monde, l’hôtel devient une nouvelle étape de cette compétition en accueillant pour 2 semaines le XV de France et l’ensemble de son staff. Loin de Marcoussis, le XV de France continue sa compétition sous le ciel clément du sud. Ce lieu longtemps tenu secret est en ébullition à chaque arrivée et départ des bleus. Une vraie fête populaire dans le magnifique cadre de l’hôtel et dans lequel j’ai le plaisir d’exposer.
Heureuse artiste d'un œuvre dédicacée par le XV de France
Un nouveau tableau vient de définitivement changer d’adresse – il ornera désormais les murs de l’Hôtel Renaissance Aix-en-Provence à à l’issue de l’exposition en cours, un lieu orienté vers l’art. Non seulement, il rappellera le passage à Aix de l’équipe d’Écosse et du XV de France lors de cette coupe du monde lorsque que celle-ci ne sera plus qu’un souvenir, mais les joueurs français y ont ajouté leur petite touche artistique en le dédicaçant !
Quel plaisir de voir ma signature associée avec celles de ces gaillards qui nous font sauter du canapé chaque semaine, nous font lever dans les stades et nous font vibrer tout simplement où que nous soyons. Si le cœur vous en dit, zoomez sur l’image pour décrypter chaque signature. Certaines devraient vous prendre un certain temps. Un grand merci à tous pour votre confiance et… allez les Bleus !
Étape 3 : Rugby'art, la rencontre entre le sport et l'art en plein cœur de Paris
Paris – 7 septembre 2023
L’art et le sport ont souvent partagé une relation intime, et cela n’a jamais été aussi évident que lors de cette 10ème Coupe du Monde de Rugby. Cependant, mon voyage jusqu’à la troisième étape de mon tour de France, a été marqué par l’imprévu.
Optant pour le train comme moyen de transport afin de rejoindre cette nouvelle étape, une panne de locomotive a subitement chamboulé mes plans, causant un retard de trois heures soit la marge prévue et toute la durée de la conférence de presse.
Je suis arrivée sur place à 18h30 au lieu de 17 h, au moment où les journalistes quittaient déjà la mairie du 17ème arrondissement, transformée pour un mois en salle d’exposition. J’ai eu juste le temps de croiser Richard Escot, le rédacteur en chef de l’Équipe, que j’avais déjà côtoyé lors du grand maul à Saint-Paul-lès-Dax. Un beau moment d’échanges autour du rugby, de l’art et de la musique.
Après une longue journée de voyage, six heures et demie pour être précise, j’étais quelque peu fatiguée mais l’énergie et l’excitation de l’événement ont vite pris le dessus.
L’exposition rassemble 65 artistes et environ 200 œuvres autour du thème du rugby. Quel plaisir de voir des habitués de ce sport, comme moi, aux côtés d’anciens sportifs et d’artistes de talent qui s’essayent à la représentation de ce sport d’exception.
C’est un immense honneur d’exposer mes œuvres à côté de figures emblématiques comme Jean-Pierre Rives, le légendaire capitaine du XV de France, ainsi que de Combas et d’autres artistes de renom.
Je tiens à remercier l’agence Acapulco d’Eric Frommweiler, membre du Rugby Club, et Abdelatif Bennazzi, vice-président de la FFR et emblématique capitaine du XV de France, qui parrainent cette exposition pour ce moment. Un coucou à Yves Cartier et Jeff Impinna, 2 racingmen convaincus.
Je suis fière de faire partie de ce casting et je suis reconnaissante envers tous les organisateurs pour cette belle organisation.
Quel plaisir de voir la capitale vibrer rugby avec ses visiteurs, ses kiosques aux couleurs de la World cup et la fan zone autour de l’obélisque et pour reprendre et adapter une expression bien connue : on a remis l’obélisque au centre du village d’après un panneau découvert sur les Champs.
On y est, les kiwis sont là, de nombreux néo-zélandais ont fait le voyage pour supporter leur équipe lors de ce match d’ouverture prometteur et partager quelques bières avec des supporters d’autres nations. C’est ça le rugby, un sport, un affrontement sur le terrain et du chambrage bienveillant, une vraie communion autour de valeurs partagées. Pour moi, cela a commencé dès mon arrivée à l’hôtel avec un groupe de néoZ, quelques mots, 2 provocations, de vrais sourires, fallait pas faire les bordures …
Le trophée de la coupe du monde de rugby à 7 en fauteuil
Parmi les œuvres exposées, j’ai eu la surprise de découvrir le trophée de la future coupe du monde de ce nouveau sport qu’est le rugby à 7 en fauteuil.
Créé par Wally Salvan, ce sport unique permet à tous, valides et invalides, hommes et femmes de jouer ensemble au rugby. Je ne connais aucun sport capable d’une telle prouesse. Les règles se rapprochent de celles du rugby avec des mêlées, des passes en arrière, des essais, des transformations et tous les ingrédients aussi fascinants qui font le rugby.
Fière d’avoir dessiné l’esquisse de ce trophée transformé en objet d’art dans une école d’orfèvrerie. Il symbole la mixité et l’inclusion avec un homme et une femme tous les 2 valides levant un enfant en fauteuil. Ce trophée sera remis à l’équipe championne du monde en août 2024 juste après les JO et paralympique.
Étape 4 : Saint-Etienne, le triomphe des flying Figians en live
Saint-Étienne – 16 septembre 2023
À Saint-Étienne, lors de ma première expérience en direct de la Coupe du Monde de Rugby France 2023, j’ai pris place dans l’enceinte mythique du stade Geoffroy Guichard. Étrangement, j’ai découvert cette arène légendaire du football à l’occasion d’un match de rugby.
L’affrontement du jour ? Les Wallabies australiens contre les Flying Fijians. Deux équipes qui résonnent particulièrement en moi. D’un côté, l’Australie, ce pays qui m’a ouvert ses bras pendant deux années décisives dans ma vie. De l’autre, les Fidji, symbole d’un rugby imprévisible et virevoltant comme on ne peut que l’aimer.
Sur le parvis, la présence massive d’Australiens m’impressionne, pas de doute à ce sujet tant le orange contraste avec les autres couleurs. Un long voyage pour les fans qui semblent avoir traversé des milliers de kilomètres comme s’ils avaient simplement franchi la rue. Le camp de base de Wallabies à Saint-Étienne, se révèle être l’endroit rêvé pour renouer avec mes souvenirs. L’effervescence monte à l’approche du match. Les bus des équipes arrivent, accueillis par un tonnerre d’applaudissements. La langue anglaise résonne partout, avec cet accent si caractéristique et excellent souvenir de mon périple australien.
Pendant l’échauffement, chaque joueur dévoile son rituel, répétant des gestes mécaniques, se préparant mentalement pour les moments post-coup d’envoi. En levant les yeux vers les tribunes, un déséquilibre est évident : une marée d’Australiens face à un petit groupe de Fidjiens, ça et là dans le stade. Mais est-ce surprenant, entre la démesure australienne et l’archipel des Fidji? Les supporters français semblent avoir choisi leur camp, charmés par les Fidjiens, valeureux guerriers de nos clubs de TOP 14 pour nombre d’entre eux.
17h40, l’ébullition du stade accueille les équipes qui sortent des couloirs. Les hymnes retentissent, un moment vibrant. Ce match est le premier avec un véritable enjeu depuis le début de la coupe du monde. Les Fidjiens, battus sévèrement la semaine dernière par les Gallois, sont dos au mur. La nécessité de la victoire pèse sur eux, avec l’espoir d’accéder une nouvelle fois aux phases finales et peut-être de retrouver leurs rivaux anglais battus il y a quelques semaines à Twickenham en match de préparation. Le Sivi, haka guerrier fidjien, démarre au centre du terrain, défiant ouvertement les Wallabies. Toujours impressionnant à la TV, le vivre en live ajoute encore une dose d’émotion à cette unicité du rugby. Le coup d’envoi donne le ton : intensité immédiate. Les Fidji dominent, mais subissent un essai-surprise. Pourtant, leur ardeur reste intacte. La suite Midol l’écrira mieux que moi mais au coup de sifflet final, ils triomphent face aux doubles champions du monde.
Seulement trois essais, mais quel spectacle! Les Fidjiens de Simon Raiwalui, par leur courage et leur état d’esprit, ont offert une surprise mémorable en dominant les australiens dans les zones de combat avant de lâcher leur 3/4 de rêve comme quoi les flying fijians ont progressé dans leur jeu d’avant. Leur esprit d’équipe, leur piété, le respect et leur engagement font d’eux de véritables ambassadeurs du rugby. Une nation isolée, souvent sous-estimée, mais qui a brillé ce jour-là. Félicitations aux Fidjiens pour cette superbe victoire décrite dans la presse comme la 1ère du tournoi mais est-ce une réelle surprise ? Vivement la suite du tournoi.
Étape 5 : Retour à Saint-Étienne dans une toute autre ambiance
Retour à Saint-Étienne – 22 septembre 2023
Un trajet humide
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. La semaine dernière, l’ambiance estivale était renforcée par l’omniprésence du orange autour de moi à l’occasion du match Australie-Fidji. 6 jours plus tard, la météo a décidé de jouer ses propres tours. Les gouttes de pluie martèlent le pare-brise, alors que la fraîcheur enveloppe tout. Veste en Gore-Tex, pull voici ma tenue d’apparat pour cette nouvelle étape de la coupe du monde. Départ tardif, route mouillée, pluie battante, l’inquiétude commence à monter : serons-nous à l’heure pour les hymnes et le haka? La fin du voyage avec stationnement dans un quartier à proximité du stade, un peu de marche rapide pour rejoindre les abords de Geoffroy Guichard et se réchauffer puis une queue énorme devant moi pour entrer dans le stade. Mais le destin, pour cette fois, est de notre côté. Malgré la pluie battante et le rythme effréné des gouttes. Enfin, je suis arrivée à temps.
Le haka samoan
Après avoir vu en live le haka et le cibi, des chants guerriers emblématiques des Maoris et des Fidjiens, c’est le Siva Tau des Samoans qui se présente devant moi pour la première fois. Un haka quelqu’il soit est toujours une expérience singulière à vivre, une démonstration de force à la fois puissante et dynamique. Les paroles, chargées d’agressivité, s’alignent avec une gestuelle ferme et déterminée. Les chants argentins viennent parasiter ce moment pour montrer aux samoans que l’Argentine est prête à en découdre, le contraire m’aurait étonné.
Un match rythmé par les chants argentins
Le match ne restera pas dans les annales loin de là. Entre les passes manquées et les actions inachevées, brouillon semble être un bon descriptif de ce match. Néanmoins, la véritable magie se trouve dans les gradins aux côtés des acteurs de l’ombre ceux qui rendent l’expérience des stades aussi unique. L’ambiance est bon enfant, arrosée tant par la pluie que par la bière, et portée par les chants passionnés et le dynamisme contagieux des Argentins. À chaque prise de balle, à chaque belle action des Sud-Américains, chaque action litigieuse, chaque plaquage appuyé, un chant s’élève, rappelant à tous l’esprit festif et passionné du rugby.
En route pour la région parisienne
Dès la fin du match, le voyage continue en direction de la capitale pour 2 autres étapes. Il est près de 20 heures, un détour gastronomique s’impose. Arrêt inopiné et bien mérité à Lyon, la capitale des Gaules avec son charme incontestable et sa riche histoire. Le vieux Lyon, étape incontournable de la région AuRA est un lieu intemporel connu pour ses petits bouchons, des restaurants et expériences gastronomiques à part entière. Gallois et australiens aux couleurs si distinctives sont déjà arrivés pour le choc du dimanche 24 septembre et savourent l’ambiance unique du quartier. Quenelles de brochet, cervelle de canut sont au programme de ce repas et servi par un jeune homme au fort accent anglo-saxon. Il se trouve qu’il n’est autre que le cousin de O’mahony, le flanker irlandais, encore une rencontre très surprenante et montrant bien l’universalité du rugby. Allez, il est tard et le temps de reprendre la route, direction Chalon-sur-Saône, pour un peu de repos, la journée de demain risque d’être longue, voire même très longue.
Étape 6 : Vernissage de l'exposition "Le monde ovale de Mac Orlan"
Musée de la Seine et Marne – Saint Cyr sur Morin
Au petit matin, au revoir Chalon-sur-Saône et direction Saint-Cyr-sur-Morin et le musée de la Seine-et-Marne pour un vernissage de cette exposition rugby prévu à 15 h, un trajet qui traverse dans un premier temps la Bourgogne et ses précieux vignobles. Une escale s’impose et me voici dans le centre de Beaune, une ville chargée d’histoire et conçue autour du vin, pour découvrir quelques nectars dont la région a le secret. Autant joindre l’utile à l’agréable, non ?
Le reste de la route est plus quelconque, et la montre tourne, vite d’ailleurs. Le timing très large au départ de l’hôtel commence vraiment à se resserrer. Finalement, j’arrive avec un peu plus de 30 minutes d’avance, juste le temps de rencontrer l’équipe du musée et sa conservatrice, Mme Baron, de découvrir l’exposition permanente sur les outils anciens et les savoir-faire artisanaux avant le début des festivités. Il faut dire que les 15 minutes réglementaires de retard à tous les vernissages m’ont permis de ne rien louper. Allez, place au discours avant de découvrir l’exposition avec Gilles Goetghebuer, le rédacteur en chef du magazine « Sport et Vie ».
Lors d’une période où la France est animée par la Coupe du Monde de rugby, le musée accueille une exposition exceptionnelle intitulée « Le Monde Ovale de Pierre Mac Orlan ». Bienfaiteur de la ville et passionné de rugby, l’écrivain Mac Orlan a vécu ici plus de 40 ans. Ecrivain prolifique et artiste multi-facette, son héritage artistique est le point de départ de cette exposition qui réunit l’art et le rugby. Tout est organisé autour de ses écrits associés avec des contributions d’artistes notables tels que Delaunay, Lothe et Combas. Ces derniers ont tous intégré la thématique du rugby dans leurs œuvres.
L’exposition a été distinguée par des labels d’intérêt national et d’Olympiade culturelle. Elle a vu le jour grâce à la collaboration de musées de renom, dont le musée du sport de Nice et le musée de Twickenham en Angleterre.
L’exposition est également mise en lumière par le magazine « Sport et Vie », qui offre un article sur l’énigmatique signature chiffrée de Pierre Mac Orlan. Fait notable, l’un de mes tableaux est en couverture de ce magazine dédié à l’exposition et accueillera les visiteurs de l’exposition.
Cette exposition, aux portes de Paris, explore le rugby sous quatre thèmes, mêlant poésie, art et passion, invitant le public à voir le rugby sous un angle artistique inédit.
Étape 7 : La concorde vire au vert lors du choc entre les irlandais et les sudafs
Fanzone de la place de la concorde – Paris
Il y a parfois des situations faites pour éprouver notre volonté, et ce voyage de 70 kilomètres entre le musée de Seine-et-Marne et Paris en est un bon exemple. Travaux, embouteillages, feux… un parcours digne d’un roman d’aventure pour moi, provinciale aguerrie. Les Franciliens me diront que c’est normal, mais plus de 2h30 pour couvrir cette distance, c’est pour moi davantage une expédition qu’un simple trajet en voiture. Enfin, je ne voulais manquer le choc entre les Irlandais et les Springboks pour rien au monde. Faute de place disponible au Stade de France, la Place de la Concorde et sa gigantesque fan zone devraient faire l’affaire. Le timing, que je pensais largement suffisant, semble finalement être un peu plus serré que prévu. À quelques minutes du coup d’envoi, me voici sur les Champs-Élysées. La Concorde est face à moi, l’objectif au bout de la route. Une petite accélération digne d’un ailier à la sortie du parking, une fouille rigoureuse à l’entrée de la fan zone, et me voici en place, au milieu du ruck, au moment où les équipes se rapprochent du centre du terrain. Vraiment du juste à temps.
Des milliers de spectateurs sont rassemblés, les yeux rivés sur d’immenses écrans pour vivre cette confrontation. Il y a beaucoup de vert, bien sûr, ou plutôt une mer de verts de différentes intensités, bien distincts à mes yeux d’artiste. Mais le vert irlandais domine nettement, tant par sa présence physique que vocale – et je ne parle pas du match. Festifs, chanteurs émérites et grands amateurs de bières et d’autres breuvages, les supporters irlandais ont créé une ambiance électrique. En comparaison, les Sud-Africains étaient plus réservés, mais tous aussi passionnés. Une belle ambiance festive, respectueuse, dans l’esprit du rugby.
Le match en lui-même fut épique, indécis, une bataille intense, ponctuée d’envolées lyriques et de plaquages monumentaux. L’Irlande, boostée par ses fervents supporters – tellement bruyants que le Stade de France devait les entendre – a triomphé face à une équipe sud-africaine déterminée qui n’a rien lâché jusqu’au dernier moment.
Et avant de profiter de Paris by night, une pause photo était obligatoire avec la réplique XXL de la Coupe Webb Ellis. Paris de jour, et Paris la nuit : deux ambiances. Il y avait longtemps que je n’avais pas déambulé dans les rues de Paris bien après le coucher du soleil. Me voici donc lancée dans une balade digestive sur les bords de Seine en direction de la Tour Eiffel. Un petit tour de 45 minutes qui s’est vite transformé en randonnée urbaine de prêt de 2 heures dans une ville qui ne dort jamais totalement. Ma seule déception de la soirée ? Une coupure d’électricité aux abords de la Tour Eiffel à 23h45 précise au moment où je prenais une photo, économies d’énergie obligent.
Étape 8 : en direct des tribunes de l'OL stadium pour France-Italie
Ce vendredi 6 octobre, dans un Groupama Stadium de Lyon en fusion, le XV de France disputait son dernier match de poule du Tournoi des 6 Nations face à l’Italie. Sur le papier, cette rencontre semblait déséquilibrée entre des Bleus en pleine confiance et des Transalpins en difficulté dans la compétition. Pourtant, l’Italie a plus d’une fois créé des surprises face à la France par le passé.
Dès 20h, l’ambiance commençait à monter dans l’antre lyonnaise et ses 59 000 spectateurs, presque tous acquis à la cause tricolore. Les supporters italiens, dépassés en nombre, applaudissaient discrètement l’entrée de leurs joueurs sur la pelouse. Mais c’était l’arrivée des Bleus, un par un, qui déchaînait véritablement les décibels dans les travées du stade. D’abord les arrières et les trois-quarts, puis quelques minutes plus tard les avants, regroupés, comme pour montrer que le staff français avait pris cette rencontre au sérieux et n’avait pas l’intension de sous-estimer son adversaire. En face, les Italiens et leur star Ange Capuozzo espéraient faire déjouer les Français. Le stade chantait, répétait ses gammes et s’échauffait la voix avant le coup d’envoi.
La marseillaise et Fratelli d’Italia
L’apogée de l’émotion se produisit lorsque les joueurs du XV de France firent leur entrée un à un sur le terrain. L’intensité sonore était indescriptible. D’abord les buteurs et les trois quarts, suivis d’une vingtaine de minutes plus tard par les avants regroupés. Chaque pas des joueurs sur le gazon était accompagné par une ovation. Le staff et tous les joueurs avaient pris ce match au sérieux, et leur détermination était palpable. Le stade chantait, répétait ses gammes et s’échauffait la voix en préparation à l’entrée triomphante des joueurs. Puis, à 8h55, les joueurs français sont entrés sur le terrain, vêtus de leur maillot bleu. Le public s’est levé dans un tonnerre d’applaudissements et de cris. La Marseillaise a commencé, et le stade l’a reprise en chœur pour soutenir ses favoris. C’était un moment de communion, solennel et émouvant, où nous avons tous ressenti la fierté d’être Français. Lorsque Fratelli d’Italia a retenti à son tour, l’hymne de notre cousin italien, le respect et les valeurs profondes incarnées par ce sport étaient palpables. Le stade fredonnait cet hymne, unissant deux nations par-delà la compétition Quel moment ! Le sport, à cet instant, nous avait montré que le respect et le plaisir pouvaient créer des moments uniques de fraternité. Et maintenant, place au match …
Le match en lui-même était le point culminant de la soirée. Sur le papier, l’enjeu était clair, mais ce match est rapidement devenu un véritable match de gala conclu par 8 essais français. Le XV de France l’emporta facilement, se classant premiers de leur poule. Nous pouvions déjà rêver du quart de finale où ils affronteraient peut-être les Springboks, une nouvelle étape dans leur quête du titre. C’était comme si nous étions tous unis par ce rêve, joueurs et supporters, dans un soutien indéfectible au XV de France. Le stade était également le cadre d’une véritable symphonie en hommage à la chanson, où des classiques tels que « Les Yeux d’Émilie » côtoyaient « La Pena Baïna, » « I Will Survive, » et « Life is Life. » L’ambiance était à la fois chauffée et surréaliste, créant un pur moment de frisson et d’émotion, mémorable !