Peintre des visages du portrait d'Einstein, d'inconnues ... et de sa belle-fille
Réaliser un portrait est toujours un exercice de style à la fois fascinant et difficile. La forme du visage, de la bouche, la couleur de la peau, la profondeur du regard sont des détails minutieusement travaillés par les peintres les plus célèbres.
Qui ne s’est jamais interrogé sur ce que pouvait ressentir la Joconde de Léonard de Vinci avec son sourire énigmatique ? Était-ce de la gêne, de la malice retenue, le plaisir d’être peinte, ou une toute autre émotion ? Et qui était réellement la jeune fille à la perle de Vermeer ?
Qu’il soit réaliste, abstrait ou moderne, le portrait capture et fige une émotion dans la matière. Intemporel, il préfigure la photographie et sert les desseins des puissants de l’histoire qui faisaient appel aux meilleurs artistes pour immortaliser leur image. Pour s’en convaincre, il suffit de voir que tous les châteaux dignes de ce nom arborent sur leurs murs les représentations de leurs illustres propriétaires ou occupants.
Plus récemment dans l’histoire de l’art, de nombreux artistes se sont essayés au portrait, de Klimt à Picasso, en passant par Warhol.
C’est la première fois que j’aborde cette thématique lors d’un de mes stages.

L'aventure du portrait peint
Contrairement à la photographie, la peinture permet d’interpréter un sujet et autorise toutes les transgressions à travers l’usage de la matière et de la couleur. Et c’est précisément le défi du jour : peindre un visage au couteau.
Cette technique possède son propre vocabulaire pour le choix du modèle : de profil, de face, de trois-quarts, en pied, en buste, mi-corps, mi-cuit (pas sûre de celui-ci), assis, couché, debout. J’avoue que l’inspiration ne manque pas. Et si, en plus, on ajoute toutes les émotions possibles et les personnalités associées — la joie, la peur, la malice, l’amour, la tristesse, la détermination, la gêne, etc. — le sujet devient inépuisable. Personnellement, j’ai toujours été subjuguée par le réalisme et l’expressivité des peintures du Caravage, malgré la dramaturgie entourant ses personnages.
Ne vous en faites pas, il n’est pas question de peindre à la manière de…, mais plutôt de découvrir, de s’amuser, et aussi de galérer un peu dans la réalisation de portraits plus modernes.
Alors, place maintenant au concret…
Les difficultés techniques de ce stage
La gestion du couteau
La gestuelle spécifique à l’utilisation du couteau à peindre permet de réaliser des effets de matière tout à fait fascinants. Cependant, maîtriser ses subtilités est primordial. Comment le tenir correctement ? Comment choisir le bon format ? Quelle quantité de matière faut-il appliquer ? Et quelle pression exercer ?
Faire des erreurs est inhérent à l’apprentissage. La peinture, c’est un peu comme le vélo : dès que l’on tombe (une façon métaphorique de dire que ce que j’ai peint n’est pas tout à fait le résultat escompté, comme le détail d’une main, par exemple), il est important de remonter en selle immédiatement. L’avantage avec la peinture, c’est que tout peut être corrigé… pour au final s’amuser et bien en rigoler. Trouver du plaisir dans la peinture passe également par les défis, qui permettent à chacun de progresser.
Cette difficulté est d’autant plus marquée lorsqu’il s’agit de peindre un proche, soulevant une question naturelle : le ou la reconnaît-on véritablement ?

Les portraits réalisés
Les photos du stage
Merci encore à toutes et à tous pour ces excellents moments partagés, ainsi qu’à l’association Couleur et Création qui m’accompagne dans l’organisation de ces stages et la municipalité de Champeix pour la mise à disposition de la salle. Notre motivation commune est de permettre au plus grand nombre de pratiquer les arts sous toutes leurs formes. Alors, rendez-vous au prochain stage !
Merci Lucie
Pour cette journée haute en couleurs et bonne humeur.
Le blog est très bien fait .
Bises
m.f