Dessiner est bon pour la santé comme manger, bouger, dormir
Apprendre et comprendre le mouvement
J’ouvre cette année olympique par une intervention à l’école élémentaire de Perrier, un village situé à quelques kilomètres de chez moi sur une thématique qui me tient particulièrement à cœur : le mouvement. Ce projet, à l’initiative de 2 institutrices, a permis à des jeunes enfants du CP au CM2 de pratiquer, de comprendre et de dessiner le mouvement. Au total, 3 journées de partage, d’échange et de sensibilisation au sport et à ses bienfaits.
Journée 1
Comprendre le mouvement à l’aide d’une plume
Journée 2
Travail sur le corps et sa mise en mouvement
Journée 3
Travail de dessin sur le corps en mouvement
Journée 1 : Plume & fusain
La base du mouvement reste l’observation, il repose sur 2 dynamiques : la vitesse et / ou la gravité. Alors quoi de plus simple qu’un objet déjouant la gravité pour expérimenter le mouvement.
Alors pour dessiner une plume, il faut d’abord observer sa structure : forme générale, tige centrale et barbules. Et avant de la dessiner, il faut comprendre le mouvement naturel des barbules qui s’ouvrent d’un côté de la tige et se referment de l’autre en fonction de son orientation.
Après l’observation, place à la pratique avec un peu de fusain et le plus fiable de nos outils : les mains. Dans un premier temps, des gestes instinctifs puis plus cadrés avec l’objectif de dessiner une plume en mouvement.
Journée 2 : Corps & mouvement
La journée a commencé en douceur avec une séance d’étirements accompagnée de détente musicale. Cet exercice a permis aux enfants de découvrir les possibilités et les limites de leur corps, et de se connecter à l’instant présent en préparation d’activités plus dynamiques.
Par la suite, les enfants étaient invités à se mouvoir librement en musique, soit sur place, soit autour de la salle, laissant la musique les guider. Cette liberté absolue dans les mouvements visait à laisser libre cours à leurs émotions et à leur instinct, guidés uniquement par l’ouïe. Chacun interprétait ce qu’il entendait à sa manière, avec un sourire aux lèvres, et les mouvements évoluaient naturellement en fonction du rythme et de l’espace disponible.
La seconde partie de cet exercice introduisait un élément nouveau : la vidéo. L’impact fut immédiat. Si, dans la première partie, les mouvements étaient plutôt diversifiés, l’ajout de la vidéo a rendu les interprétations de la musique plus chorégraphiées, avec un mimétisme plus marqué. Les plus jeunes ont visionné des ballets, tandis que les plus âgés ont regardé du hip-hop. L’objectif était de montrer la différence significative dans les arts graphiques entre un geste spontané et instinctif (l’abstrait) et un autre plus maîtrisé et influencé (le figuratif).
Ces deux concepts allaient ensuite être explorés en peinture par les enfants.
Par groupe, les enfants ont créé des toiles abstraites en suivant un cahier des charges précis tout en restant assez flexible : ne choisir que deux couleurs, se mettre à la queue leu-leu, attendre son tour, puis déposer de façon la plus spontanée possible la peinture sur la toile, en quelques secondes seulement, et répéter le processus. Le tout était rythmé par un fond musical.
J’avoue avoir été assez surprise par la qualité des toiles obtenues. Cet exercice montre à quel point le lâcher-prise et l’instinctivité peuvent être libérateurs.
Assez bluffant, qu’en pensez-vous ?
Pour clôturer la journée, les enfants se sont essayés au dessin du corps en mouvement, s’inspirant de la danse qu’ils avaient expérimentée le matin. Ballet et break dance ont été de nouveau explorés pour capter l’essence du mouvement. Ils ont commencé par apprendre à dessiner l’ossature, en intégrant les articulations. Ensuite, ils ont ajouté les muscles, puis la peau, créant ainsi un juste équilibre entre le personnage et l’action réalisée.
Je suis toujours très agréablement surprise de voir la qualité des dessins réalisés par ces jeunes lors de ces stages, en utilisant cette technique.
Pour ceux qui souhaiteraient approfondir cette technique, des vidéos sont disponibles sur ma chaîne YouTube cliquable sur ce lien.
Dessiner Jessie Owens
Dessiner Le breakdance
L’universalité
Journée 3 : mouvement, couleur & sport
Dernière journée de cette animation en milieu scolaire et, après avoir dessiné des plumes, dansé, fait de l’abstrait, place au mouvement.
Spécialement préparés pour l’occasion et vêtus de tenues plus proches de celles d’astronautes que d’écoliers ou d’enseignants, tous allaient se lancer dans l’apprentissage du dessin de sport.
Pour comprendre le fonctionnement du corps, de ses capacités et de ses limites, rien de tel que l’aide précieuse d’Oscar, le squelette éternel que Céline a transporté à l’ouverture de l’école devant des parents quelque peu surpris de voir l’enseignante de leur enfant vêtue comme une astronaute et portant un squelette à 8h30. Mais qui peut le plus peut le moins, et avec un assistant aussi légèrement habillé, il est très facile d’observer le corps.
Après des explications anatomiques et sur le fonctionnement des articulations, place au dessin avec les bonshommes bâtons qui permettent de dessiner le squelette et les zones de rotation. Une fois le squelette positionné, place aux muscles, fins parfois, plus volumineux souvent, puis place aux organes et à la peau.
Ces différentes étapes permettent de structurer un corps efficacement en respectant les proportions, car l’objectif est bien de peindre le mouvement et non de travailler sur le cubisme.
Et après quelques heures de travail, voici les résultats obtenus, pas mal pour une première !
Un grand merci à Céline Pawlak et Julie Plantin pour votre magnifique accueil et à tous les enfants pour votre attention et vos superbes dessins.
Un grand merci Lucie, une aventure que les élèves de nos classes ont vécue avec joie !