Les paysages urbains entre la perspective et les saveurs des voyages
Ah, la perspective ! Toute une histoire, rendue nécessaire par la volonté des artistes du XVe siècle de rendre leurs tableaux plus réalistes et conformes à la réalité. C’est un passage obligé pour transposer une vision à trois dimensions (la nôtre) sur un support à deux dimensions (la toile).
Elle représente aussi un casse-tête récurrent pour nombre d’artistes, même confirmés, et ce, depuis six siècles. Alors, pour l’ouverture de la saison 2025-2026, nous voici lancés dans l’exploration de cette dimension moins picturale (quoique… il fallait quand même peindre au couteau !) et plus technique de la peinture. Avec des choix de sujets surprenants, incluant un, deux ou trois points de fuite… pourquoi faire simple ? Je vous emmène à la découverte du travail de mes stagiaires, non pas sur une, mais sur deux dates, car comme il n’y avait pas assez de place pour tous sur ce stage, j’en ai rajouté une.
Ce qu'il faut savoir concernant la perspective
Elle repose sur des principes physiques, notamment d’optique, qui ont mis en lumière le fait qu’un objet, un personnage ou un bâtiment est visuellement plus petit avec la distance. C’est même bien plus précis que cela : si un objet est situé à une distance connue, sa taille, perspective appliquée, sera proportionnelle à son éloignement de l’observateur, jusqu’à devenir un point invisible à l’horizon.
Les lignes orthogonales
En observant une photo ou un paysage, il est possible de percevoir facilement cet effet de rétrécissement qui crée la perspective et rend les dessins plus réalistes. Pour les tracer, il faut suivre les lignes présentes sur le dessin. Les toitures, les routes, les lacs, les alignements d’arbres, etc., convergent vers un point précis : le point de fuite. Mais attention, c’est dans le meilleur des cas ; parfois, il peut y en avoir plusieurs, notamment sur les vues en plongée ou en contre-plongée.
Le ou les point(s) de fuite
Point de rencontre des lignes orthogonales, il est un point de convergence, le point imaginaire où notre regard perd le fil, où le paysage disparaît à l’horizon. Toujours situé sur la ligne d’horizon, il incarne la limite de notre perception spatiale.
À l’inverse, il sera le point de départ invisible pour construire la profondeur d’une scène, l’ancrage vers lequel toutes les lignes de profondeur semblent inévitablement se diriger. C’est l’outil mathématique qui permet de donner à une toile ou à un dessin l’illusion parfaite du volume et de la distance, transformant le plan en un espace tridimensionnel crédible.
L’horizon
La ligne d’horizon : C’est cette ligne imaginaire qu’il faut chercher et inscrire sur la toile. Elle correspond à la hauteur de nos yeux et, bien évidemment, elle change en fonction de notre position.
Plus qu’une simple limite visuelle, la ligne d’horizon est l’axe fondamental de la perspective. C’est sur elle que se posent les points de fuite, déterminant ainsi l’angle et la profondeur de toute la scène. Que nous soyons allongés sur le sol, debout ou perchés en hauteur, sa position révèle instantanément notre point de vue, structurant l’ensemble de la composition et donnant une cohérence spatiale à l’œuvre.
Les photos du stage
Venise, les Lofoten, New York, Paris, l’Auvergne, La Rochelle …, ce stage nous a fait beaucoup voyager des plus beaux paysages aux plus belles villes de ce monde. Il faut dire que dès lors qu’on souhaite représenter ces thématiques, il est nécessaire de comprendre les principes structuraux du dessin.
Rassurez-vous, je ne vais pas à nouveau vous parler de perspective, mais je peux vous assurer que les stagiaires ont parfois mis tout leur cœur, et bien plus, pour saisir ce qui se trouvait au bout de la ligne.
Comme toujours, ce fut un excellent moment de partage et d’apprentissage où chacun a pu, à son niveau, et en fonction de ses attentes et de sa vision, utiliser cette technique importante dans la peinture. Les différents couteaux et la couleur étaient néanmoins là pour reposer un peu les méninges … quoique ! Encore merci à tous pour votre bonne humeur et bravo pour vos réalisation ! Au plaisir de se retrouver lors d’un prochain stage.
Les photos du stage
Ce stage fut intense, instructif, et si certains ont presque réussi à terminer, pour d’autres, il reste encore du travail à la maison ou, pourquoi pas, la possibilité d’envisager l’œuvre inachevée… à méditer.