Pour renforcer mon propos, les phrases sorties de leur contexte peuvent parfois choquer l’opinion publique. La place des femmes, du handicap et de l’environnement sont des sujets importants pour moi, mais en 1890, ils n’étaient certainement pas d’actualité dans une société inégalitaire, dominée par les hommes et portée par l’industrialisation. J’aurais aimé rencontrer Pierre de Coubertin et lui poser tant de questions à ces sujets.
Bien évidemment, il était influencé par son époque concernant les femmes. Il considérait que les femmes ne pouvait pas participer aux Jeux, entre autre pour des raisons des normes vestimentaires et de perception du corps. En effet, les femmes étaient censées ne montrer ni leurs jambes ni leurs bras, rendant difficile voire inappropriée la pratique de certains activités sportives comme l’athlétisme. Par exemple, les femmes à cette époque jouaient au tennis en robe longue, j’ai vraiment du mal à m’imaginer jouer en robe mais ce rappel permet de mieux comprendre le contexte sociétal dans lequel les Jeux ont été rénovés.
Toutefois, je suis convaincu qu’une part de lui rêvait d’un monde plus égalitaire. Il était conscient des contraintes politiques et financières, et autoriser la participation des femmes contre l’opinion publique aurait pu compromettre la rénovation des Jeux. Malgré cela, en 1900, alors qu’il a les pleins pouvoirs dans l’organisation des Jeux, il permet à 22 femmes de participer aux JO de Paris (les 2ème Olympiades), témoignant de sa vision progressiste, égalitaire et universelle. Pierre de Coubertin était un homme en avance sur son temps, aspirant à un monde meilleur dans une société bien différente de la nôtre.